L’AUTEUR

Georges Feydeau (1862-1921) est un auteur dramatique français. Fils de l’écrivain réaliste Ernest Feydeau, il se tourne très tôt vers le monde des lettres. Encouragé par Eugène Labiche, auteur de vaudevilles célèbres, il écrit deux comédies, « Le Diapason » et « Amour et piano », ainsi que des monologues dont il fait la lecture dans des cabarets parisiens. À 25 ans, il écrit et fait jouer « Tailleur pour dames » qui recueille succès auprès du public et reconnaissance du milieu théâtral. C’est en 1892, avec « Monsieur Chasse » qu’il devient célèbre.

Georges Feydeau écrit ses plus grandes réussites de 1892 à 1912 au rythme incroyable d’une pièce par an, « On purge bébé », « Occupe toi d’Amélie », « Le Dindon », « La Dame de chez Maxim », « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »… Ses pièces ont toutes été saluées, souvent imitées et sont encore jouées aujourd’hui.

S’il domine le théâtre de Boulevard de la fin du XIXe siècle, son sens du quiproquo et sa capacité à transformer une situation banale en délire scénique, ont fait dire de lui qu’il a annoncé le théâtre burlesque et l’absurde de Ionesco.

Très aimé de ses contemporains et des autres auteurs, il est témoin avec Sarah Bernhardt, en 1919, au mariage d’Yvonne Printemps et Sacha Guitry, un ami qui le visitera quand il sera interné pour des troubles psychiques dus à la syphilis dans la clinique du docteur Fouquart à Rueil-Malmaison. Après un séjour de deux ans dans cette maison de santé, il meurt à l’âge de 58 ans.

LE SPECTACLE

« Pontagnac que le ciel fit coureur, que le destin fit marié, de ses courses et aventures ne retire rien que le péril d’être trompé par sa femme… »

 

Voilà l’accroche. Si l’on ajoute à ce principe rebattu d’autres couples fragiles, des cocus en veux-tu en voilà, un vieux médecin porté sur la chose et flanqué de sa femme sourde, des policiers zélés, des accents de France et de Navarre, du personnel hôtelier dépassé mais toujours courtois, une cocotte pas farouche dans les bras d’un jeune timide qui ne l’est pas… nous avons là tous les ressorts d’un genre bien connu, d’un archétype imparable et immortel…

Le vaudeville orchestre sur scène les liaisons comiques du sexe et de la société. Le monde bourgeois, florissant mais  » fin du siècle « , s’offre ainsi une caricature plaisante des limites de la monogamie. Le schéma est connu : une suite d’enchaînements logiques au cœur de l’absurdité qui se nourrit du mensonge…

Bref, « une fatalité systématique où l’homme est l’artisan de son propre malheur ».

LE DINDON est une des pièces les plus fameuses de Feydeau : une œuvre d’énergie sans faille, quelque chose qui tient de notre patrimoine…

En somme, LE DINDON est un mythe.

Et dans notre monde d’étiquettes, Feydeau est une marque déposée, plus qu’un auteur, un genre en soi.

Si bien qu’on croit cerner Feydeau sans vraiment connaître ses textes…Mais que se cache-t-il vraiment derrière une légende ?

Qu’est-ce qui peut bien pousser une jeune compagnie à s’attaquer au vaudeville, forme désuète, presque ringarde, miroir d’une société gravée sur de vieilles assiettes ?…

Mais Feydeau c’est aussi (et c’est heureux) bien autre chose…

C’est un terreau unique pour les acteurs, une discipline mêlée d’une folie sincère.

Une tornade d’énergie, presque punk, et pour le coup, l’occasion rare de retrouver une vingtaine d’interprètes et musiciens sur scène.

D’une base dramaturgique presque désuète, on se rend alors à l’évidence : monter Feydeau aujourd’hui, au regard de la délicate situation des intermittents du spectacle et des professions liées à la Culture, c’est un acte politique.

C’est convier le public à revivre ses vieux souvenirs de plateaux garnis, joyeux, foisonnants… et recréer cet échange.

Pour nous, Feydeau, c’est un peu un vieil oncle dont on se moque gentiment, avec dans le fond la certitude qu’au-delà des mots usés, des situations à tiroirs, des quiproquos et révélations ficelés, il y a avant tout un moment d’égarement entre le plateau et la salle. Une matière commune qui dépasse les générations.

Une consternation. Une sincérité.
Préparez-vous, il va y avoir du sport…

 


 

 « la Compagnie du Berger ose : les acteurs jaillissent de partout, c’est frais, grivois et populaire… Une réelle appropriation où l’on ne voit pas le temps passer, alliant rire et réflexion sur notre société d’apparences… »

Fabien Perrier / L’HUMANITÉ

 

 

« Le public adhère complètement (…) C’est une belle bande d’acteurs qui se donnent à fond (…) Le temps se suspend durant plus de trois heures, un triomphe (…) »

LE COURRIER PICARD

LE DINDON / spectacle intégral

UNE PARENTHÈSE ENCHANTÉE / documentaire de Manuel Gomez

Compagnie du Berger / création 2007

 

LE DINDON

une comédie de Georges Feydeau

 

Mise en scène Olivier Mellor

 

Avec Rémi Pous, Stephen Szekely, Vincent Tepernowski, Jean-Jacques Rouvière, Françoise Gazio, Valérie Pangallo, Marie-Béatrice Dardenne / Clara Guipont, Isabelle Bonnadier, Luc Tremblais, Corinne Keller, Vincent Gougeat, Yvan Serouge, Mylène Gueriot, Éric Hémon, Olivier Mellor

 

Chansons originales Olivier Mellor, Jean-Jacques Rouvière, Isabelle Bonnadier, Séverin « Toskano » Jeanniard

Chef de chant Isabelle Bonnadier

 

Musiciens Séverin « Toskano » Jeanniard (direction musicacle, basse, contrebasse), Cyril « Diaz » Schmidt (batterie, percussions), Romain Dubuis (piano, claviers), Jean-Jacques Rouvière (guitare)

et la fugace apparition de Clint Eastwood

 

Lumière, régie générale Benoît André

Son Séverin « Toskano » Jeanniard

Scénographie, costumes Axel Benoit

Réalisation décor Axel Benoit, Benoît André, Nicolas Duthérage

Régie plateau Syd Etchetto, Greg Trovel

Graphisme Jef Benech’

Chargée de production Sophie le Garroy

 

Production Compagnie du Berger / CinéThéâtre le Pax // Quend-Plage

 

Avec le soutien de la Comédie de Picardie // Amiens (80) et du Théâtre des Poissons // Frocourt (60)

 

Avec le concours de Cité Carter, Sonart’System et Team Lahouille

 

Et la participation du réseau Scènes de la Somme, du Conseil Général de la Somme, de la DRAC Picardie – Ministère de la Culture, du Conseil régional de Picardie et du Conseil général de l’Oise

 

 


Spectacle tous publics à partir de 10 ans, joué entre 2007 et 2009 au CinéThéâtre le Pax // Quend-Plage (80), à la Comédie de Picardie // Amiens (80), à la Salle Saint Didier // Chaulnes (80), à la Salle des fêtes // Sailly-Sallisel (80), au Théâtre du Château // Eu (76), au Safran-scène conventionnée // Amiens (80), à l’Espace culturel // Gamaches (80), au Théâtre Transversales // Verdun (55), au Chiffon Rouge // Flixecourt (80), à la Salle des fêtes // Saint Just en Chaussée (60)…